Producteurs d’huîtres à Saint-Vaast-la-Hougue Dans la Manche
L’amour de la mer et l’amour de mon père, le goût du détail, à l’embouchure de l’ostréiculture et d’une affaire de famille ; une vocation. C’est sur trois générations de producteurs d’huîtres à Saint-Vaast-la-Hougue que nous partageons avec vous le meilleur de ce que la perle des fonds a à offrir avec passion.
Producteur d’huître en Normandie, de père en fils
Mon père disait toujours « Tout art est autobiographique ; la perle est l’autobiographie de l’huître ».
Enfin, c’est Frederico Fellini, qui le disait. Mais mon père l’aimait bien, cette citation. En tout cas, il reste que c’est bien mon père qui m’a transmis sa passion pour l’ostréiculture. Je le voyais se lever très tôt chaque matin, partir avec ses paniers, alors encore vides, les bottes aux pieds, et rentrer quelques heures plus tard, les paniers remplis d’huîtres comme des bourriches. Elles étaient toutes de tailles différentes. Pas deux pareilles ! Cela me fascinait, de regarder leurs coquilles, sinueuses, nacrées, me demandant bien ce qu’elles avaient à cacher.
Alors, une fois, certainement fatigué de me voir planté là à les regarder pendant des heures, sans dire mot, il m’emmena avec lui, jusqu’à l’estran, où se trouvent ce que j’appellerai plus tard, les tables ostréicoles.
Après ça, il m’emmenait chaque jour pendant les vacances d’été, période sûrement bien tombée, puisque c’est là que l’on pose les capteurs sur lesquels viennent se fixer les larves, les « bébés huîtres », comme je me surprends encore à les appeler encore parfois. Ça, ce n’était pas mon père qui le faisait, c’était d’autres ostréiculteurs, amis de mon père, mais il voulait que je connaisse toute l’histoire de l’huître, et de sa passion. Pendant les vacances d’hiver, j’aimais aussi à le regarder déplacer de poche en poche ce que je considérais encore comme des coquillages. Moi, j’avais mes sacs de billes, lui, il avait ses sacs à perles.
L’été, parfois, il m’emmenait aussi sur les marchés, celui de Cherbourg-en-Contentin, c’était mon préféré. Il y avait du monde partout et il y avait beaucoup de bruit et d’agitation. C’est là-bas que j’ai goûté ma première huître, j’ai trouvé ça salé. Sûrement encore une huître spéciale. J’ai l’impression qu’elles le sont toutes. Ce ne serait pas surprenant, pas une ne se ressemble. J’adorais les samedis de marché, mais je m’ennuyais vite d’entendre mon père crier le prix de la bourriche d’huître toutes les 5 minutes et j’avais envie de m’asseoir. Pas une fois il n’a remballé plus tôt pour autant, et pas une fois je ne l’ai pas suivi le samedi suivant non plus.
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Des naissains d’huîtres au panier
À 18 ans, si j’avais l’impression de déjà avoir tout acquis de la culture de l’huître près de Saint-Lô et que sa coquille ne renfermait plus aucune perle secrète pour moi, j’entrepris tout de même de suivre des études en culture marine, poussé par mon père, et un peu aussi par l’exigence que requiert la tenue de l’entreprise familiale, sans doute. J’ai eu mon diplôme en 1998, et sans non trop de surprises, mon père m’a dès lors laissé travailler avec lui, à ses côtés, sur l’estran donnant sur l’île Tatihou et dans l’entrepôt, un peu plus haut, à Saint-Vaast-La-Hougue. Le nom est un peu long, mais le village est sympa. C’est un village de pêcheurs, comme on a l’habitude d’en voir Normandie, mais en plus petit et en plus beau, trouvais-je alors.
Bref, j’en reviens à mes crustacés. Aujourd’hui, j’ai repris l’entrepôt et la vente d’huître en direct du producteur, suivant les mêmes techniques d’ostréiculture de la Normandie et imitant les mêmes gestes que mon père, sur notre parc à huître, montrant à mon tour les mêmes gestes à mon fils, le laissant apprécier regarder les naissains d’huître grandir. Aujourd’hui, il perpétue notre savoir-faire ancestral à nos côtés, avec mon épouse, afin de faire profiter aux habitants du coin, de St-Lô à Carentan, de l’une des plus belles merveilles de la mer : la perle de La Manche.
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